La Restauration lui apportera-t-elle enfin la possibilité de fixer sa vie ? Il faut laisser quelque chose à la Providence ! plût à Dieu que la République en fût à se prémunir contre l'excès des forces du pouvoir exécutif ! Ainsi on est allé de campagne en campagne, de département en département, on a dit au peuple : Voyez ce que c'est que la République ; c'est le partage des terres, c'est la spoliation des industries, c'est le papier-monnaie, c'est la main de l’État dans la liberté des industries, c'est le maximum ; c'est la ruine du travail libre. ce pouvoir monarchique qui est tombé, qui s'est affaissé de lui-même, il y a six mois, au milieu de toutes les forces constituées de la représentation nationale, de l'administration et de l'armée ; ce pouvoir qui s'est ainsi dérobé à la France, il tenterait, six mois après, de rentrer caché dans l'urne d'un scrutin ! Non, citoyens : je m'arrête, ce n'est pas faute de raisons, mais parce que j'espère vous avoir convaincus. Eh bien, je suis tenté, dis-je, à cause de cela même, et par l'audace que donne à une conscience comme la mienne l'harmonie avec vos propres consciences à vous, l'audace de parler coeur à coeur, ouvertement, devant vous et devant le pays, des motifs qui, pour les uns ou pour les autres, vont peser tout à l'heure dans le vote que nous allons porter, en pesant d'avance votre boule dans votre main ! - Longue agitation. Les quatre principaux candidats à l’élection présidentielle, Ledru‑Rollin, Lamartine, Cavaignac et Bonaparte (de gauche à droite) sont identifiables par les attributs symboliques qu’ils portent. oui ! De son exil, il ne perd rien des événements et attend son heure. Nous, nous disions : Ce peuple, cette démocratie dont on parlait tout à l'heure avec une si juste inquiétude, elle est jalouse, c'est sa nature ; elle est ombrageuse, elle est susceptible ; elle est inquiète et jalouse d'autant plus, messieurs, qu'elle n'a pas encore un long règne derrière pour le rassurer sur ses inquiétudes et sur ses préoccupations. Et vous ne ramènerez pas ainsi le pays seulement à la confiance, vous le ramènerez à ce respect croissant pour l'autorité, pour l'autorité républicaine, qui doit se retremper tous les jours dans la seule source de l'autorité véritable, dans la conscience des citoyens. mais elle aura été un beau rêve pour la France et le genre humain ! Oui, quelque chose arrive, il sera beau dans l'histoire d'avoir tenté la République. C'est impossible ; ce qui est ridicule n'est pas possible en France. La République, telle que nous l'avons proclamée, conçue, ébauchée quatre mois, la République d'enthousiasme, de modération, de fraternité, de paix, de protection à la société, à la propriété, à la religion, à la famille, la République de Washington ! texte fondateur de la Révolutionfrançaise qui obtientun grand retentissementet assure sa popularité. Son Manuel d’artillerie, paru en 1836, ne répondait pas uniquement cependant à des préoccupations professionnelles; l’auteur espérait aussi par ce livre, dont il faisait des services à de nombreux officiers, gagner une certaine popularité dans l’armée française. Maintenant je passe au fond de la question même, à celle qui avait le plus spécialement préoccupé ma pensée hier et depuis quelques jours, à la forme de nomination du président de la République ou par vous ou par le pays. Lui donner largement, amplement, sincèrement, sans lui rien retenir, son droit tout entier. ), Qu'est-ce autre chose que le peuple tout entier se dépouillant volontairement, homme par homme, citoyen par citoyen, de sa propre souveraineté pour investir quoi ? Lorsqu'on parle en France de Révolution, c'est généralement celle de 1789 qui est mentionnée, appelant avec elle son cortège d'images d’Épinal, des plus glorieuses aux plus violentes. Mais je parle de leurs partis, de ces petits groupes d'hommes intéressés qui s'agitent toujours autour des ambitions supposées, quoique non existantes, et de ceux qui exploitent au profit des factions la plus grande mémoire, la gloire la plus éclatante de notre pays. Le 7 septembre 1848, Lamartine, qui a démissionné de la Commission exécutive à laquelle l'Assemblée avait enjoint de liquider les ateliers nationaux, tente de conserver vie à l'élan de solidarité démocratique de février, et de faire adopter par l'Assemblée une disposition qui ne … 22 manuels numériques max avec tous les contenus des manuels Belin Éducation nouveaux programmes de lycée, organisés en base de données, et des milliers de ressources. Lamartine, discours à l’Assemblée nationale, 14 septembre 1848. Messieurs, j'ai entendu une interruption à laquelle je demande à l'Assemblée la permission de répondre, en m'écartant une minute de la voie de mes pensées. Nous parlons de l'excès de force du pouvoir exécutif sur les ruines et dans la poussière d'un trône et d'un gouvernement à peine écroulés sous nos pas. Permettez-moi une digression que ce mot appelle à l'instant même dans ma pensée. très bien !). Mais l'illusion ne durera quequelques mois, balayée par la popularité du prince Louis-Napoléon Bonaparte. les vendredis dans votre messagerie les temps forts de l'actualité de la semaine à venir ! ), Messieurs, ce n'est pas certes contre l'excès de forces qu'il faut nous prémunir. Lamartine avait eu plus d'imagination que de bon sens et un goût trop prononcé pour la mauvaise popularité. En 1829, après un premier échec, il est élu à l’Académie française. Votre adresse de messagerie est uniquement utilisée pour vous envoyer les lettres de l'Assemblée nationale. Non, non, en effet, et il serait même beau d'y périr en initiant son pays à la liberté. Néanmoins, les … très bien ! (Très bien ! Nous n'avons ni des années de terreur en arrière, ni des Marengo en avant. (Très bien ! Malgré ces ressemblances Flaubert confirme que c’est une histoire «totalement inventée» [10]. Après une visite inoubliable en Grande-Bretagne (1847) et un accueil merveilleux, notamment de Charles Dickens52,53, il est reçu au Danemark en héros. Né à Mâcon en 1790, Alphonse de Lamartine aurait pu mener une carrière toute tracée, fidèlement aux idéaux royalistes de ses pairs. Et permettez-moi de vous le dire, nous qui en avons été témoins, la République a rallié à elle tous les coeurs, même de ceux que vous accusez aujourd'hui d'en être le plus éloignés. Osez le dire, dites tout. (Très bien ! - (Très bien ! Mais puisque ces motifs, dis-je, ne provoquent aucune opposition d'instinct, de clameur publique, c'est celle dont je voulais parler dans cette enceinte, puisqu'ils sont à un certain degré d'évidence et de palpabilité pour tous les esprits, il y a donc un autre motif, et c'est là que j'en veux venir, il y a donc une autre raison de cette hésitation prolongée, de cette hésitation maladive qui travaille depuis quelques mois, depuis quelques jours, non seulement l'opinion publique, mais ceux mêmes qui sont chargés, comme vous, de fixer cette opinion publique par un vote dans la constitution. Fidèle à l’idéal démocratique, il refuse de jouer le rôle que l’assemblée conservatrice attend de lui et d’entrer en guerre ouverte contre le peuple de gauche. Précédé d'une préface sur les incidents qui ont empêché son éloge en séance publique de l'Académie française, Paris, Garnier, 1874, p. 15-16. En savoir plus sur la gestion de vos données et de vos droits, ©Tous droits réservés Assemblée nationale 2019 |, Assemblée nationale - 126 Rue de l'Université, 75355 Paris 07 SP - Standard 01 40 63 60 00, ( Constitution | Règlement de l'Assemblée | Règlement du Congrès ... ), En savoir plus sur la gestion de vos données et de vos droits. La plupart des orateurs entendus hier et aujourd'hui, messieurs, ont confondu en une seule et même discussion ce que j'aurais voulu séparer, les cinq articles du chapitre en discussion devant l'Assemblée Nationale ; je serai forcé, quoique très sommairement, vu l'heure et les dispositions de l'Assemblée, de les suivre un moment dans les différentes spécialités de leur argumentation. En 1856, Madame Bovary voit le jour dans le numéro d’octobre de la Revue de Paris et les cinq numéros suivants, mais sans quelques parties non conformes à la morale. Il exprime ici son voeu de se présenter pour un mandat présidentiel. très bien ! ), Je le répète, nous pourrons périr à l'oeuvre par sa faute, nous, mais la perte de la République ne nous sera pas imputée ! Contenu de l'article. Une institution a bien existé qui aurait pu faire l’objet d’une telle publication : après des débats longs et acharnés, l’Assemblée nationale qui siégeait à Francfort décida, en juin 1848, de nommer un « Pouvoir central provisoire ». La révolution du 24 février 1848 a passé pour une surprise née d'un malentendu croissant d'opinion, d'une défaillance de gouver-nement et de la complicité d'un poète popularisé par l'éloquence, transformé en tribun d'une insurrection triomphante. Le 28 juin 1841, toujours à l'Opéra de Paris, une nouvelle idole, Carlotta Grisi crée Giselle sur un livret de son adorateur Théophile Gautier et dans la chorégraphie de Jean Coralli et Jules Perrot. où sont figurés Ledru-Rollin et Raspail, en train de se battre à coups de poings, Cavaignac et Louis-Napoléon qui se dévisagent et Lamartine … » « Citoyens, reprit Lamartine […]. (Longue agitation et applaudissements prolongés.). (Rumeurs.). Programme politique proposé par Louis Blanc dans lequel, notamment, la grande industrie et les chemins de fer sont placés sous la responsabilité d’associations qui en garantissent la propriété collective. Ce sera un rêve, si vous voulez ! Il s'agit de savoir quels seront la forme, la durée, le mode de cette présidence, si elle sera à une ou à plusieurs têtes, si elle sera annuelle ou quinquennale, ou seulement si elle sera, comme le pouvoir temporaire et transitoire que vous avez institué jusqu'ici, et comme le demandait tout à l'heure l'honorable membre auquel je réponds, un pouvoir investi de toute votre force, de toute votre majesté, mais un pouvoir temporaire, transitoire, et manquant par là même, selon moi, des conditions de fixité nécessaires dans ce moment-ci à notre pays pour que, sous la révolution, il découvre enfin un Gouvernement. Le droit divin n'est que la sanction, la bénédiction du sacerdoce sur des races royales. Voilà ce que c'est que la République ; et c'est ainsi qu'on l'a fait méconnaître en la calomniant dans le pays. Oui ! Napoléon III Portrait de Napoléon III en uniforme de général de division dans son grand cabinet des Tuileries (huile sur toile d' Hippolyte Flandrin , 1861). Et quelles voix, messieurs ? Alphonse de Lamartine (1790-1869) Document 1 : Biographie de Lamartine Poète et homme politique, Alphonse de Lamartine (1790-1869) est né dans une famille de petite noblesse attachée au roi. Je repousserai jusqu’à la mort ce drapeau de sang, et vous devriez le répudier plus que moi ! Ce qui est vrai d'un pouvoir propre est vrai aussi d'une grande fonction de gouvernement, qui, bien que ne s'élevant pas, dans votre pensée comme dans la mienne, à cette souveraineté de pouvoir que vous réservez avec raison au peuple, s'élève cependant à l'exercice même de cette souveraineté dans ses fonctions les plus augustes et les plus difficiles. Et pourquoi ces premiers jours, ces premiers mois d'enthousiasme, d'espérance, d'acclamations et d'acceptation unanime se sont-ils changés dans les départements, dans le fond du pays, depuis quelque temps, en incrédulité, en manque de foi, en défiance, en défaillance de la République ? Par la suite, ses textes seront d'avantage motivés par le besoin d'argent que par l'inspiration. Vous pouvez à tout moment utiliser le lien de désabonnement intégré dans la lettre. L'importance de cette façon d'être se perd dans une société qui empêche de plus en plus de pouvoir vivre seul, une société qui prône le groupe et qui se moq Cependant, il n'en continue pas moins à publier des vers : Jocelyn (1836), la Chute d'un ange (1838), les Recueillements (1839). Le citoyen de Lamartine. Après l’avènement de Louis Philippe, il démissionne de la diplomatie. Par une série d’épreuves, deux interprétations se construisent progressivement. C'est là le sentiment que j'ai éprouvé et que j'éprouve en montant à cette tribune. Car, si vous le déclarez improbable, ridicule, impossible pour les deux dynasties dont je vous parle, vous pensez donc à une autre ? Il faut des années pour cela. Vous faites précisément ce qu'il y a à faire dans la situation précaire où sont placées encore les institutions à leur origine, vous rendez plus impossible en le rendant plus grave, plus odieux, plus inexcusable, l'attentat contre la République elle-même et contre les deux pouvoirs qu'elle a constitués. - Longs murmures d'approbation.). Le citoyen de Lamartine. Messieurs, retournez l'aspect de la question ; considérez l'autre système, le système de l'amendement que M. Flocon vous proposera tout à l'heure. Le droit du premier venu, le droit du premier sorti des flancs de sa mère. Mais ce rêve, ne l'oublions pas, il a été l'acte du peuple de Février pendant ses premiers mois ! Vous avez fait autrement ; vous avez rendu tous les droits, la patrie, tous les titres, non seulement de citoyens, mais de Représentants, le droit commun de la souveraineté nationale, aux membres de cette famille. Que Dieu et le peuple prononcent ! jacta est. Le manuel numérique max, c’est le complément indispensable du manuel papier ou numérique. (Bravo ! Vous l'avez dit hier, on vous le dit presque tous les jours, et nous nous le disons encore davantage dans nos entretiens particuliers ; et il faut que ces entretiens particuliers, qui ne sont, au bout du compte, que les murmures de la conscience générale du pays, passent hors de cette enceinte et aillent faire réfléchir, modifier, penser ceux mêmes qui ne vous entendent pas à cette tribune ou dans vos entretiens secrets ; le danger de la République, ce n'est pas telle ou telle prétention monarchique : ce n'est pas aujourd'hui que je le craindrais ; ce n'est pas encore l'heure de ces résipiscences et de ces retours toujours heureusement un peu lents et un peu tardifs, qui font revenir la liberté sur ses pas et les peuples sur eux-mêmes. ), Messieurs, je m'arrête, parce que l'aiguille m'avertit, sachez-le, et non parce que j'ai épuisé... (Non ! Ce danger, vous disais-je, c'est la désaffection. ), Invoquons-la, prions-la d'éclairer le peuple, et soumettons-nous à son décret. Il choisit donc de préparer son coup en organisant des tournées dans le pays pour augmenter sa popularité. Je dis, messieurs, que je m'arrête, non pas que j'aie épuisé les mille considérations qui pourraient vous être présentées pour le système que je défends devant vous, mais je m'arrête de crainte de fatiguer inutilement et plus longtemps l'attention que vous avez bien voulu me prêter. Louis-Napoléon s’exécute et regagne donc Londres le 1er mars. A partir de ce moment elle perd la force d´exercer exclusivement sa domination politique ; elle cherche des alliés avec lesquels elle partage son pouvoir ou auxquels elle le cède complètement, selon les circonstances. . ), Vous ne le voulez pas, le pays en a horreur, la situation ne le commande pas ; écartons donc cette argumentation (Très bien ! (Vive sensation, et approbation à droite. Issu d’une famille aristocratique, il est légitimiste jusqu’aux années 1830 et est élu député en 1833. ), Je reprends, et je dis que je ne connais pas sur la terre de moyen plus efficace pour rattacher l'intelligence, la conscience, la volonté et la force de chaque citoyen au centre national, que d'impliquer pour ainsi dire sa volonté, son vote et sa main dans la nomination de ce pouvoir exécutif. (Très bien ! Héritiers de traditions multiples, ils endossent plusieurs rôles (discussion, préparation des élections, contestation), et leur statut est incertain. (Non ! Voilà, messieurs, l'oeuvre du suffrage universel que nous vous proposons de sanctionner dans votre constitution, pour l'élection de votre Président. Je dirai à M. Parieu que la France et moi nous avons à cet égard plus d'impassibilité, je ne dirai pas plus de courage que lui, je lui dirai que ce serait selon moi une chose ridicule à la République française et à l'Assemblée qui la représente, de se préoccuper de quelques suffrages égarés sur des noms d'hommes qui ont perdu la qualité légale de citoyens aux candidatures de la République... Mais je le dis avec certitude, et je suis convaincu que je ne serai au dehors démenti par aucun des partisans sérieux de ces dynasties (Mouvement) : je dis que les représentants de ces dynasties éteintes, errantes aujourd'hui sur la terre étrangère, regarderaient non pas comme un triomphe, mais comme une abdication, une seconde abdication de leur naissance, de leur nature, de leurs droits divins et primordiaux, de venir briguer, quoi ? 1837 : Il resta député de Bergues jusqu’en 1837, il préféra ensuite représenter sa ville natale et devint député de Mâcon jusqu'en 1848. ), Voilà, je le répète, une des considérations qui m'ont le plus vivement frappé. Alors que l’élection à l’Assemblée constituante se profile en avril, Louis-Napoléon renonce à se présenter. Mais que l'honorable M. Parieu me permette de lui faire une observation qui me frappait en écoutant ses paroles, c'est que ces exemples s'appliquent aussi mal aux institutions qu'il s'agit de fonder pour nous et chez nous, qu'ils s'appliquaient l'autre jour dans la discussion de l'Assemblée unique, à la question qui s'agitait ici. Établissements, libraires, particuliers : commandez vos manuels papier et numériques. Dans une lettre à son ami, Aymon de Virieu, datée de 1818, Lamartine écrivait à propos de ses états d'âme : «Irrésistible dans les moments de bonheur, ma foi en la Providence disparaît presque totalement quand le malheur m'accable et le désespoir l'éteint tout à fait». ), Eh bien, malgré cette redoutable responsabilité personnelle dans les dangers que peuvent courir nos institutions problématiques, bien que les dangers de la République, bien que ses dangers soient mes dangers, et leur perte mon ostracisme et mon deuil éternel, si j'y survivais, je n'hésite pas à me prononcer en faveur de ce qui vous semble le plus dangereux, l'élection du Président par le peuple ? Le citoyen de Lamartine. Quoi ! Résumé de la révolution de février 1848 - Au cœur d'un XIXème siècle tourmenté, la Révolution de février 1848 marque une rupture nette dans la politique française puisqu'elle abouti à la fin de la monarchie en France.Après les épisodes révolutionnaires et napoléoniens, la France demeure instable et est de plus en plus rétive aux régimes de compromis. Je le sais, je le redoute plus que personne, car aucun citoyen n'a mis peut-être plus de son âme, de sa vie, de sa sueur, de sa responsabilité et de sa mémoire dans le succès de la République ! (Sensation. (Murmures d'approbation. (Très bien ! Le pays doit tout entendre ; c'est l'esprit de la République, elle n'a peur de rien. (Très bien !). Eh bien, M. Parieu le disait hier avec franchise, et je l'en remercie ; sans lui, je n'aurais pas eu l'audace d'aborder franchement cette partie de la discussion, si difficile, parce qu'elle est presque personnelle ; M. Parieu vous disait : Vous allez faire la revue des grands partis qui peuvent diviser momentanément les opinions sur le territoire de la France ; vous allez faire le grand recensement, il a presque dit le grand recrutement, ou il l'a dit du moins dans la fin de sa phrase et de son discours, vous allez faire le grand recensement de tous les partis antirépublicains, de tous les partis surannés, estimables quoique surannés, qu'un sentiment honorable enchaîne encore à des convictions sincères, mais de tous ces partis, qui selon moi, qui selon vous, mon Dieu ! Alphonse de Lamartine est un poète, un diplomate et un homme politique. quelques voix pour une candidature à un pouvoir précaire, emprunté pendant un an, pendant deux ans, pendant trois ans, sur la République, sur le territoire de cette France... (Interruption. ), Mais si je voulais, au contraire, et c'est ce que nous voulons tous ici, sans exception de nuances sur ces bancs, si je voulais, au contraire, rallier, recruter, coïntéresser, solidariser, par un lien rattaché au coeur de chaque citoyen, tous les individus, toutes les volontés, toutes les forces de la population pour la République, je ferais le contraire et je dirais : Ce que nous vous proposons, nous, avec la commission, c'est de dire loyalement, hardiment à tous les citoyens du pays, à chaque citoyen du pays, à son foyer, dans sa demeure, dans sa commune : Réfléchis, réfléchis et juge, et quand tu auras jugé et réfléchi, prononce toi-même, choisis toi-même parmi tous les concitoyens, parmi ceux dont le nom, venu jusqu'à toi, t'inspirera le plus de sécurité, le plus d'estime, le plus de confiance, choisis-le et nomme-le. De son exil, il ne perd rien des événements et attend son heure. J'ai étudié dans notre propre histoire le système de 1793, avec ses vingt-cinq membres qui devaient former le conseil de la République. Le droit de primogéniture, quel est-il ? « Cette république c’est moi qui l’ait faite » rappelait Lamartine à la chambre en 1848. Voulez-vous m'accorder encore quelques minutes d'attention ? J'ai entendu avec le plus vif intérêt, avec une sincère et consciencieuse anxiété, hier, l'éloquent orateur qui pendant près de deux heures a feuilleté, pour ainsi dire, page à page, tous les enseignements de l'histoire et de la politique sur cette grande et difficile question ; je parle de l'honorable M. Parieu. (Très bien ! L'IMPOPULARITE DE LAMARTINE. Car le suffrage universel est encore un suffrage unanime en octobre 1848 pour Lamartine. Peut-être périrons-nous à l'oeuvre, nous ? Vous le savez comme moi, citoyens, les tristes agitations d'avril, de mai, de juin, la crise financière, les difficultés de la circulation, et cette faction involontaire de la misère publique sur laquelle nous essayons tous les jours d'attendrir, d'émouvoir l'âme de la République (Bravos à gauche) ; cette faction de la faim que vous corrigez tous les jours par vos bienfaits, cette agitation, ces inquiétudes, cette violence de mauvaises pensées reprenant de la force à mesure que vous perdez de la confiance et de la sécurité, ont un moment aliéné, ébranlé les coeurs des faibles parmi une partie de la population du pays. Mais, messieurs, je vous montrerai le long parlement et la Convention, prenant ce mode de gouvernement qu'on osait vous conseiller tout à l'heure, réunissant, non pas seulement le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif, mais réunissant ou tenant, du moins, sous leurs mains le troisième pouvoir, le pouvoir judiciaire, qui seul, dans une telle forme de gouvernement ou plutôt de tyrannie, peut compléter le gouvernement unitaire d'une Assemblée ; et je vous dirai, si vous voulez entrer dans ce mode de gouvernement, si vous pensez que les circonstances dans lesquelles se trouve la patrie exigent cette intensité terrible de forces qui s'élèvent, non pas comme un appel, mais comme un épouvantail dans notre histoire pour nous écarter de ce système ; si vous le voulez, ayez la logique tout entière de votre pensée, ne confondez pas seulement en vous le pouvoir exécutif, le pouvoir législatif, confondez aussi le pouvoir judiciaire, et alors appelez-vous de votre vrai nom, appelez-vous la terreur ! Louis-Napoléon s’exécute et regagne donc Londres le 1er mars. (Sensation. Ajoutez l'acceptation nécessaire. très bien ! Commentaire du poème L՚Automne de Alphonse de Lamartine Alphonse de Lamartine né à Mâcon le 21 octobre 1790 et mort à Paris le 28 février 1869, est un poète, romancier, dramaturge et prosateur en même temps qu'un homme politique français qui participa à la Révolution de février 1848 et proclama la Deuxième République Je m'arrête là, et j'espère avoir satisfait aux scrupules de l'honorable interrupteur. Après un premier échec à la députation en 1831, il s'embarqua pour un long voyage en Orient (1832-1833), au cours duquel il perdit sa fille unique, Julia (Voyage en Orient, 1835). (Très bien ! Une nouvelle expérience du manuel numérique avec des fonctionnalités innovantes et un accompagnement sur mesure. [Certains] nous demandaient l’organisation du travail. Catalogue PDF LETTRES & MANUSCRITS AUTOGRAPHES Salle des ventes Favart Mercredi 22 et jeudi 23 juin 2016 DIVIsIon Beaux-Arts Musique et Spectacle Autour d’Édith PiAf Littérature DU CAtALogUE Mercredi 22 juin Jeudi 23 juin Archives Jules Huret Émigration et Armées royales Histoire et Sciences Abréviations : L.A.S. ou P.A.S. (Marques nombreuses d'approbation.). Lamartine : Élection du Président de la République au suffrage universel (6 octobre 1848) Le discours du 6 octobre 1848, intitulé Sur la présidence, est le dernier grand discours de Lamartine à la Chambre. Alphonse de Lamartine, ou plus précisément Alphonse Marie Louis de Prat de Lamartine, né à Mâcon le 21 octobre 1790 et mort à Paris le 28 février 1869, est un poète, un écrivain, un historien et un homme politique français. Lamartine s’exclame à la chambre des députés : La France est une nation qui s’ennuie. ), Je dirai très peu de choses de plus sur un autre mode de gouvernement qu'on vous conseillait indirectement hier, celui de l'absence même d'unité dans votre pouvoir exécutif sous votre main, celui des comités, celui de ces Gouvernements irresponsables, de ces Gouvernements les plus terribles ; savez-vous pourquoi ? Citoyens, diraient les tribuns au peuple, voilà la source douteuse, voilà la source suspecte d'où la République a fait jaillir pour vous, non pas son premier pouvoir, mais sa première fonction, mais celle qui est destinée à imprimer, par les mains du pouvoir exécutif, au peuple la volonté souveraine de votre pouvoir législatif, et vous ne tremblez pas de l'effet possible de ces accusations ! Or, les gouvernements de moyennes et de concessions ne sont pas ceux qui conviennent aux grandes nations, aux grandes époques, aux grandes crises dans lesquelles nous nous trouvons ; les époques énergiques ne veulent pas de moyenne de gouvernement, elles veulent un pouvoir à leur image. Je n'ai rien à vous dire ; je m'incline, et aucune parole, je le répète, ne sortira de ma bouche sans être empreinte du respect que je dois et à votre décision et à ces noms. Je disais que ce que votre bon sens déclare impossible dans le Représentant de la légitimité absent, le bon sens public, la simple réflexion le déclare plus impossible encore pour la dynastie illégitime de Juillet. Par une série d’épreuves, deux interprétations se construisent progressivement. ), Daignez m'accorder encore quelques minutes de votre attention. et votre pouvoir constitué ne s'anéantit-il pas au même instant aux yeux du peuple ? de 1848 Bibliographie numérique références de Gallica sélectionnées et mises en thème par la Fondation Napoléon "Intérieur de l'urne de la Présidence". cela serait bientôt fait ; il n'y aurait pas de logique là contre la logique ; nous nous dirions : Le peuple, dans notre constitution de Février, est un peuple seul et unitairement souverain ; c'est donc de son sein, c'est du sein de cette souveraineté unique, et toujours debout dans le peuple, que doit sortir, non pas comme vous le disait hier M. Parieu, cette division des pouvoirs, je répudie encore une fois ce terme, mais cette distinction des fonctions de la souveraineté nationale ; voilà la logique.
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